© Cécile Guarino-Scailliérez pour Misc

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Tout casser pour mieux reconstruire.

Quand je dis “mieux reconstruire”, je veux dire construire en bénéficiant de l’expérience de la démolition. Je m’explique.

La démolition, c’est très ingrat. La plupart des artisans rechignent à la faire et ça se comprend. Vu qu’il n’y a aucune valeur ajoutée, ils ont tendance à facturer au prix fort, ce qui n’encourage pas à confier cet aspect du chantier. On a appris que, dans certains châteaux de notre région, les propriétaires font parfois appel à des travailleurs des pays de l’est qui, semble-t-il, font ça très bien et dans un temps record… Bon, ça n’a jamais été notre intention et, de toute façon, on a assez vite décidé de le faire nous-mêmes. Ce fut long et éprouvant mais le point vraiment positif c’est ce que cela nous a appris.

D’abord, on a fait beaucoup de découvertes sur la structure même de la maison. Autant d’informations qui nous ont permis d’orienter nos choix de rénovation. Par exemple, en mettant à nu, on a découvert que les anciens propriétaires avaient tapissés certains murs de polystyrène en guise d’isolation ! Il n’était bien entendu pas question que ça reste comme ça. C’est aussi en retirant le plancher de l’étage qu’on a pu diagnostiquer que les solives devaient être remplacées.

Sous les combles, on a aussi découvert que toute une petite vie animale s’épanouissait dans les restes décomposés d’une laine de verre d’un autre age ;-). Vous saviez vous que l’isolation avait une durée de vie limitée ? Moi non. Je pensais qu’une fois la toiture isolée, c’était pour toujours. Bah, pas du tout. La laine de verre finie par se tasser et ne peut plus remplir son rôle. C’est aussi en dépiautant qu’on a constaté, qu’avant de reconstruire, il faudrait colmater toutes les brèches entre la maçonnerie et la toiture pour résoudre le problème de la colocation avec la faune locale ! Il y avait de tout, des loirs, des oiseaux, des écureuils, des serpents, des nids de guêpes et même des bouteilles de gnôle probablement cachées pendant la seconde guerre mondiale, quand la région était occupée par les allemands.

En cassant toutes les cloisons de l’étage, on a aussi compris comment tout le mikado tenait. Pour moi, les rails, le BA13, les gaines électriques, les cadres de portes, c’était vraiment une découverte. Après ça, c’était plus facile de se projeter dans la reconstruction, ça me semblait finalement pas si compliqué.

Par contre, l’aspect que nous avions très clairement sous-estimé, c’était l’évacuation des gravats. En bons urbains, on pensait naïvement louer une benne à la déchetterie qui, une fois remplie à ras bord, serait simplement retirée… Et bien non, ce service n’existe pas dans notre campagne (pour re-situer les encombrants passent 2 fois… par an !). Au final, à force de se renseigner, on a trouvé une solution avec un petit jeune qui travaille à la déchetterie et qui, miracle, a une camionnette ! En tout, il aura bien fait une vingtaine de trajets pour nous !

La prochaine fois, on parle d’un aspect qui nous tient vraiment à cœur, le fait de consommer local.

© Cécile Guarino-Scailliérez pour Misc

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