© R-Urban

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“Aujourd’hui, on casse les matériaux plutôt qu’on ne les démonte, car le temps de main d’œuvre coûte plus cher que le matériau lui-même.”

Oui, cette citation* prouve, s’il en était besoin, que nous vivons dans un monde absurde… Heureusement, de plus en plus d’initiatives visant à rendre la ville plus écologique (et aussi plus démocratique) voient le jour comme par exemple le projet R-Urban.

Coordonné par le collectif AAA (atelier d’architecture autogérée), et soutenu par le programme environnemental Life+ de l’Union européenne, ce projet-pilote implanté à Colombes dans les Hauts-de-Seine s’articule autour de trois axes :

  • une Agrocité : micro-ferme expérimentale couplée à des jardins collectifs, des espaces pédagogiques et culturels et des dispositifs expérimentaux de production énergétique, de compostage et de collecte d’eau pluviale ;
  • un Recyclab : unité de recyclage de déchets urbains et d’éco-construction ;
  • un ECoHab : unité résidentielle, coopérative et écologique en partie auto-construite.

Ces expérimentations s’inscrivent clairement dans une logique de décroissance, voire d’autosuffisance, visant à trouver des solutions aux crises globales actuelles (climatiques, énergétiques, alimentaires, économiques…). L’idée est d’impliquer les habitants des grandes villes dans de nouveaux modes de vie urbains visant, comme le préconisait le philosophe André Gorz, à “produire ce que nous consommons et à consommer ce que nous produisons“.

Je ne connais pas directement ce projet mais, sur le papier du moins, je trouve que c’est le genre d’initiative qui, dans le monde suicidaire dans lequel nous vivons, donne un peu d’espoir… Oui enfin… sauf que bah non en fait… la nouvelle municipalité a décidé de stopper net la belle histoire au profit… d’un parking (cf. cet article du Parisien) !

Heureusement, un réseau de partenaires se constitue pour la dissémination de la stratégie R-Urban à plus grande échelle (Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Roumanie, Allemagne…). To be continued donc…

* citation issue de l’exposition Matière grise pensée et scénographiée par l’agence Encore Heureux aussi à l’origine du Pavillon circulaire dont je vous avais parlé ici.