© Cécile Guarino-Scailliérez pour Misc
J’aimerais insuffler dans Misc beaucoup de sincérité…
Ça parait évident mais pas tant que ça en fait.
La plupart du temps, on se tient un peu à distance des choses, une distance de politesse en sorte. C’est un mouvement naturel de garder une certaine pudeur et de ne pas tout exposer.
Et pourtant, rien ne me plait plus que celles et ceux qui parviennent à parler sincérement d’eux-mêmes. J’ai toujours aimé cela, depuis les journaux intimes d’Anaïs Nin (même si elle passait sous silence beaucoup de choses), jusqu’aux introspections d’un Emmanuel Carrère ou d’un Sylvain Tesson.
À une époque où les réseaux sociaux surexposent surtout une vision fantasmée de soi-même, je crois qu’on a rarement eu autant besoin de “vrai”.
Le genre d’authenticité à la François Damiens qui désarçonne par sa franchise le journaliste pensant faire une interview classique mais se voit répondre que seules les choses et vraies et profondes ont de l’intérêt et non les bavardages creux et futiles. Ou quand Fogiel, aux antipodes du souvenir télé qu’on en avait, anime un Divan si salutairement impudique.
Et puis il y a les blogs, ces journaux intimes des temps modernes, exposés, mais capables de nous livrer des lignes courageuses comme celles de Clémence, étonnantes et drôles chez Kat de Plugly Pixel (qui a malheureusement supprimé son post depuis), stoïques avec Marie-France ou touchantes sous la plume de Noémie…
Transposée au monde de la déco, l’absence de sincérité produit souvent des mises en scènes aux antipodes de l’utilisabilité. Styling sublime, mise en place parfaite… oui… mais juste le temps de la photo ! Le côté 100% éditorial à la manière d’une série de mode ne me touche guère. Oui aux belles installations mais dans des intérieurs où l’on peut vraiment vivre, se déplacer ou ouvrir sa fenêtre sans avoir à déménager toute sa pièce !
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